GM va à nouveau tailler dans ses capacités de production
[ 17/04/09 - 18H08 - actualisé à 20:16:00 ]
Le premier constructeur automobile américain a indiqué ce vendredi qu'il allait durcir le plan de restructuration annoncé en février avec de nouvelles suppressions de postes à la clé. Le groupe, qui a déjà obtenu 13,4 milliards de dollars d'aide de l'Administration américaine, espère ainsi convaincre Washington de lui octroyer 5 milliards supplémentaires.
Nouveau tour d'écrou en vue pour General Motors. Le premier constructeur automobile américain, qui se démène plus que jamais pour éviter la faillite, planche sur des réductions de capacités supplémentaires assorties de suppressions d'emplois, a annoncé vendredi son PDG, Fritz Henderson, qui espère convaincre ainsi Washington de lui octroyer une rallonge de 5 milliards de dollars.
"Nous travaillons à d'autres réductions de capacités. Les fermetures d'usines devront aller plus loin que celles annoncées dans le plan de restructuration présenté en février", a-t-il indiqué lors d'un point d'étape téléphonique sur les avancées du plan de redressement du groupe. Dans ce contexte, de nouvelles suppressions de postes parmi les employés et ouvriers sont à prévoir, a-t-il ajouté, sans les chiffrer.
Présenté le 17 dernier février, le plan de "viabilité" de GM prévoyait la fermeture de 14 de ses 47 usines américaines de composants et d'assemblage d'ici à 2012, soit 5 de plus déjà qu'annoncé par le groupe en décembre. Le constructeur avait alors averti qu'il comptait supprimer 47.000 postes supplémentaires dans le monde.
Dans l'attente de nouveaux financements
On n'en attendait pas moins du successeur de Rick Wagoner, ex-directeur financier de GM et nommé fin mars précisément pour muscler ce plan alors jugé insuffisant par Washington. Et ce, d'ici au1er juin. Faute quoi, le numéro un de l'automobile américaine n'aura d'autre option que de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites. Un scénario que Fritz Henderson ne peut écarter. Mais s'il s'y prépare également, "en détails", GM préfère se restructurer "en dehors d'un tribunal", a-t-il à nouveau insisté vendredi, comme il l'avait fait lors de sa dernière intervention sur le sujet.
Le constructeur, qui continue à estimer à 4,6 milliards de dollars son besoin de financement pour le deuxième trimestre, n'espère pas cependant être le seul à faire des efforts. A ce stade, il est encore "prématuré" de savoir si, en contrepartie de ces sacrifices, Washington "donnera son accord à de nouveaux financements", après les 13,4 milliards déjà versés depuis décembre, a toutefois reconnu Fritz Henderson.
Quand aux tractations avec le syndicat automobile UAW et les créanciers, autres points imposés par Washington, elles se poursuivent, a-t-il confirmé.
Le patron de GM a aussi qualifié de "spéculations" les rumeurs récemment rapportées par la presse concernant une éventuelle cession de GMC, retenue en février parmi les marques principales que le groupe entend conserver aux côtés de Buick, Cadillac et Chevrolet.
S'agissant de ses autres marques, mises en vente, Fritz Henderson a, en revanche, espéré être en mesure de trancher "avant la fin du mois" entre de trois candidats potentiels au rachat de Hummer. Plusieurs groupes auraient également manifesté leur intérêt à la reprise de Saturn tandis qu'en Europe, Saab examine des offres.
En revanche, GM est, pour le moment, revenu sur sa décision, annoncée en Octobre, de vendre l'équipementier AC Delco, spécialisé notamment dans les batteries de démarrage, les filtres à huile et les composants de freinage, faute de pouvoir en tirer son juste prix, estimé à environ 4 milliards de dollars. "Nous préférons le conserver et le développer," a reconnu Fritz Henderson.