Les banques américaines face à une crise sans fin
Armelle Bohineust
26/08/2008 | Mise à jour : 11:13 | Commentaires 14
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Les trimestriels des établissements financiers seront cruciaux.
W all Street a de nouveau plongé, lundi, cédant plus de 2 % à la fermeture. En Europe, Francfort et Paris ont clôturé dans le rouge, abandonnant respectivement 0,72 % et 1,01 %. Rien de très surprenant : entre les annonces de pertes monumentales et les rumeurs de faillite, les banques n'en finissent pas de faire trembler l'univers de la finance.
Deux jours auparavant, les dirigeants des grandes institutions (Fonds monétaire international, banques centrales) réunis à Jackson Hole, station de sports d'hiver chic du Wyoming, ont partagé leur pessimisme. Pour Ben Bernanke, patron de la Fed, la banque centrale américaine, «la tempête financière n'a pas diminué». Nous sommes «encore dans une correction du marché», a jugé de son côté Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne. John Lipsky, numéro deux du Fonds monétaire international (FMI), prédisait pour sa part «de sérieux efforts pour surmonter ces troubles».
Le sort de Lehman ?
Comme pour étayer ces propos, à quelques centaines de kilomètres de là dans le Kansas, les clients de la Columbian Bank and Trust Company cherchaient à récupérer leurs avoirs dans l'une des neuf agences de la petite banque. Un spectacle presque banal puisqu'il s'agit de la neuvième faillite de banque que gère l'Agence fédérale de garantie des dépôts bancaires, la FDIC, depuis le début de l'année. C'est loin, sans doute, d'être la dernière. La FDIC indiquait il y a quelques mois surveiller 90 banques, sur un total de 8 500 établissements. Mais après la quasi-faillite de la banque d'affaires Bear Stearns et la chute d'IndyMac et ses 32 milliards de dollars d'actifs en juillet, d'autres spectres plus inquiétants pèsent sur le secteur. Hypothèse inenvisageable il y a un an, le sort de la banque d'affaires Lehman Brothers et celui des organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac sont devenus très incertains.
Un espoir de reprise de Lehman Brothers, quatrième banque d'affaires américaine, par la banque publique coréenne KDB, a carrément fait bondir l'action en Bourse vendredi. Le démenti des Coréens a fait replonger le titre. D'après CNBC, le fonds d'investissement KKR Kohlberg Kravis Robert serait le mieux placé pour reprendre 70 % de l'activité de gestion d'actifs de la banque, pour un montant d'environ 7 milliards de dollars.
En fait, les marchés boursiers en sont réduits à attendre des miracles qui ne se produisent pas. «On attendait le rachat de la banque Lehman Brothers et une intervention du gouvernement pour sauver Fannie Mae et Freddie Mac. Aucun de ces miracles n'a eu lieu», expliquait lundi un analyste de Meeschaert Capital Markets. A contrario, ce sont même plutôt des mauvaises nouvelles qu'il faut redouter du côté des résultats trimestriels, attendus à partir de mi-septembre pour les établissements financiers américains.
Il faudrait des miracles
La semaine dernière, les analystes de Citigroup ont revu à la baisse leurs prévisions pour trois grandes banques d'affaires. Ils prévoient une perte de 3,25 dollars par action pour Lehman et ont divisé par deux les perspectives de résultat de Goldman Sachs. L'agence de notation financière Fitch a étendu la suspicion ambiante au géant mondial de l'assurance AIG, qui pourrait afficher de nouvelles pertes sur son portefeuille de crédits hypothécaires.
Dans ce contexte, peu d'acteurs osent profiter de la situation et de la faiblesse de leurs concurrents. La banque Wells Fargo, seul établissement qui bénéficie de la très bonne notation financière «AAA», compte parmi les établissements américains ayant le mieux résisté à la crise du subprime. Pourtant, alors que le marché voyait Wells Fargo racheter une banque de taille significative comme Wachovia ou Washington Mutual pour s'étendre au-delà de l'ouest des États-Unis, son patron a douché ces espoirs. Une grosse acquisition est «hautement improbable», a expliqué lundi au Financial Times son directeur général, John Stumpf.
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9. prix du petrole
10. PRIX essence
petrole on line
1 sept 2008
USA: CRISE BANCAIRE SANS FIN, LEHMAN?,LM
JAPON: ELECTIONS ANTICIPEES, LM
Yasuo Fukuda n'aura tenu qu'un an. Successeur en septembre 2007 de Shinzo Abe au poste de premier ministre du Japon, il a annoncé, lundi 1er septembre, sa démission lors d'une conférence de presse. "Nous devons nous mettre en ordre de marche pour affronter une nouvelle session parlementaire, a déclaré l'ancien chef du gouvernement japonais. Si nous accordons la priorité au niveau de vie de nos compatriotes, il ne peut y avoir de vide politique. (...) Nous avons besoin d'une nouvelle équipe pour conduire notre politique."
Yasuo Fukuda n'a pas su endiguer la baisse de sa popularité lors des derniers mois, et ce malgré un remaniement de son gouvernement il y a un mois. Parti de 60 % d'opinions favorables en septembre 2007, il finit un an plus tard à moins de 30 %. Lundi, un nouveau sondage, publié par le quotidien économique Nikkei et TV Tokyo, annonçait la chute du premier ministre qui enregistrait une nouvelle perte de neuf points de popularité. Sa démission confirme l'instabilité politique actuelle de l'île. Après le mandat de Junichiro Koizumi, qui est parvenu à se maintenir au pouvoir de 2001 à 2006, les premiers ministres suivants – Shinzo Abe et Yasuo Fukuda – ne sont restés en poste qu'une année.
SCANDALES À RÉPÉTITION
Plusieurs éléments ont conduit à la perte de M. Fukuda. Son parti, le Parti libéral démocrate (PLD), majoritaire à la chambre basse du Parlement, a dû affronter l'opposition résolue du Parti démocrate du Japon (PDJ), qui contrôle la chambre haute. Surtout, les erreurs et scandales se sont multipliés les derniers mois : une affaire de dossiers de retraite perdus, un imbroglio politique autour d'une mission navale d'aide à la coalition internationale engagée en Afghanistan, ainsi que des scandales à répétition au ministère de la défense. Plus récemment, un nouveau plan de couverture médicale avec une hausse des cotisations pour les personnes âgées a fait grincer des dents l'électorat senior.
Le départ de Yasuo Fukuda intervient alors que le Japon doit faire face à la crise financière. Le premier ministre avait annoncé la semaine dernière un plan de relance de l'économie de 8 000 milliards de yens (49 milliards d'euros), fondé sur de nouvelles aides aux PME, à l'agriculture et à la pêche, ainsi que sur le développement des énergies renouvelables. La question du financement de ces mesures a provoqué de vifs débats au sein même du PLD, entre partisans et opposants d'un recours éventuel à des bons du gouvernement pour permettre la relance.
PAS D'ÉLECTIONS ANTICIPÉES
Ancien ministre des affaires étrangères promu en août secrétaire général du PLD, le conservateur Taro Aso est à l'heure actuelle le nom le plus cité. Selon le sondage de Nikkei et TV Tokyo, publié avant l'annonce de la démission, 26 % des personnes interrogées aimeraient d'ailleurs le voir diriger le gouvernement japonais.
La démission de Yasuo Fukuda n'entraîne pas de nouvelles élections : le prochain scrutin est prévu pour septembre 2009. Le PDJ, fort de sa victoire aux sénatoriales de juillet 2007, réclame quant à lui des élections anticipées. Mais d'après les sondages actuels, il n'est pas en mesure de renverser le PLD et de conquérir la chambre basse du Parlement.
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ALLEMAGNE: RISQUE DE RECESSION,LF
Le risque de récession s'accroît en Allemagne
Cécile de Corbière, à Berlin
26/08/2008 | Mise à jour : 23:52 |
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Les exportations ont reculé au deuxième trimestre. Les attentes des industriels sont au plus bas depuis quinze ans.
Les craintes de récession s'accentuent en Allemagne. Le moral des patrons et des consommateurs est préoccupant. La première économie de la zone euro s'est contractée de 0,5 % au second trimestre, un chiffre confirmé hier par l'Office fédéral des statistiques, et le risque d'un nouveau dérapage se profile au troisième trimestre
L'indice IFO, le baromètre qui mesure le moral des patrons, est en chute libre. Publié hier matin, l'indicateur est descendu en août à 94,8 points, contre 97,5 points en juillet. Les économistes ne s'attendaient pas à une telle baisse. Malgré le recul de l'euro et du pétrole, les attentes des milieux d'affaires pour les prochains mois sont tombées à leur plus bas niveau depuis quinze ans.
D'après les économistes, la récession n'est plus à exclure. «Si le ralentissement de la demande extérieure se poursuit, une récession est de plus en plus probable», affirme Stefan Bielmeier, économiste à la Deutsche Bank.
Pilier de l'économie allemande, l'export souffre en effet de la morosité ambiante dans la zone euro. Les exportations se sont repliées à 0,2 % ce trimestre. La France, l'Espagne, l'Italie ou encore la Grande-Bretagne affichent des taux de croissance au plus bas, quand ils ne sont pas négatifs.
«Cela a des conséquences sur le marché allemand», confirme Udo Ludwig, de l'Institut pour la recherche en économie de Halle (IW). «Cela se ressent sur les commandes à l'industrie», actuellement en baisse, ajoute-t-il. Les importations ayant reculé encore plus fortement, la balance commerciale reste cependant excédentaire, avec un taux à 0,4 % du PIB.
Le prix du pétrole décisif
Pour faire face au ralentissement, l'Allemagne compte toujours sur un réveil de la consommation. Talon d'Achille du pays, elle est plombée par l'inflation depuis des mois et ne parvient toujours pas à décoller. L'amélioration de la situation sur le marché du travail et la hausse des salaires nominaux n'y font rien. La consommation c'est rétractée de 0,4 % au premier trimestre à 0,7 % au deuxième.
La confiance des ménages est en berne. Publié hier, l'indice GfK sur le moral des consommateurs est descendu à 1,5 point, son niveau le plus bas depuis l'été 2003. Selon Gregor Eder, économiste à la Dresdner Bank, seule une baisse durable des prix du pétrole pourra aider à relancer la consommation. «Si les prix stagnent ou augmentent, il sera très difficile d'empêcher une récession», souligne l'analyste.
Quant aux investissements, ils marquent aussi un certain recul. Dans le bâtiment et l'équipement, ils affichent respectivement un taux à 3,5 % et 0,5 % au deuxième trimestre. «Ce n'est pas la fin du cycle des investissements», assure néanmoins Gregor Eder. L'hiver particulièrement doux a été propice au secteur du bâtiment, qui a simplement réduit la voilure au deuxième trimestre.
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SPAIN: TOURISME EN CHUTE
Espagne : la crise a vidé
les hotels de la Costa del Sol
Diane Cambon
28/08/2008 | Mise à jour : 23:45 | Commentaires 8
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Pilier de l'économie espagnole depuis des années il représente 10 % du produit intérieur brut , le tourisme semblait l'un des rares secteurs ménagés par le marasme économique.
Pilier de l'économie espagnole depuis des années il représente 10 % du produit intérieur brut , le tourisme semblait l'un des rares secteurs ménagés par le marasme économique. Crédits photo : Mario Fourmy/REA
Deuxième destination touristique d'Europe, l'Espagne a subi une chute de fréquentation de 8 % en juillet. Les Espagnols ont réduit leurs dépenses.
Tout l'été, les plages espagnoles ont offert le même visage de désolation : chaises longues et parasols en grande partie inutilisés, bars à tapas désertés. La grave crise qui sévit en Espagne depuis l'éclatement de la bulle immobilière n'a pas épargné le concept sol y playa.
Pilier de l'économie espagnole il représente 10 % du produit intérieur brut , le tourisme semblait l'un des rares secteurs ménagés par le marasme économique. Le bilan de la saison touristique qui s'achève ces jours-ci prouve le contraire. Selon Domenec Biosca, président de l'Association des experts du tourisme, le vacancier espagnol a dépensé 30 % de moins dans les commerces et restaurants, cet été. D'après les premières estimations du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, les étrangers ont boudé la Péninsule. La fréquentation serait en baisse de 8 % en juillet sur un an. Français, Suisses et Italiens ont délaissé l'Espagne au profit des États-Unis. La Catalogne, une des régions favorites des touristes, a enregistré la plus forte baisse de visiteurs ( 12,1 %) suivie par l'Andalousie ( 11 %).
Mais ce sont les vacanciers ibériques qui ont été les plus regardants sur la dépense. «La majorité d'entre eux ont opté pour la location d'appartements au lieu du séjour à l'hôtel, explique Domenec Biosca. Les séjours ont été plus courts, et lorsqu'ils le pouvaient, les Espagnols se sont réfugiés dans leur famille ou chez des amis.» Fini le temps des trois semaines de vacances passées à siroter de la sangria les doigts de pied en éventail ! Frappés au portefeuille par la hausse des prix, la flambée des crédits immobiliers, et inquiets pour leurs emplois, les Espagnols ont réduit leur temps de congé à une dizaine de jours en moyenne.
Réductions de prix à Ibiza
Dans les zones réputées pour le tourisme de masse comme Malaga, Tarragone ou la côte du Levant, l'occupation des hôtels n'a jamais dépassé les 70 %, selon Exceltur, la centrale qui regroupe les 24 plus importants groupes touristiques du pays. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir proposé des offres alléchantes pour attirer les clients. Les hôtels ont rivalisé de propositions sur le thème «gratuit pour les enfants, boissons à volonté au bar de l'hôtel ou encore sixième nuit gratuite pour une semaine de réservation». L'une des offres les plus courantes des tables de la Costa del Sol était «Un menu offert pour deux achetés». Même les célèbres boîtes de nuit d'Ibiza ont revu à la baisse leurs prétentions : l'île branchée propose aux clients une entrée pour trois discothèques au prix de 60 euros, le verre inclus.
Seul le tourisme des «hôtels croisières» est parvenu à s'en sortir plus ou moins, selon Exceltur. Ce sont ces hôtels qui proposent des packs de vacances prépayés, avec pension complète, discothèque, piscine et bar à discrétion. «Cette formule présente des inconvénients pour l'économie des régions, car ces vacanciers ne sortent jamais de leur hôtel et ne dépensent donc rien dans les commerces des alentours» , assure Domenec Biosca. Et de conclure : «Outre le problème de la crise économique, c'est aussi notre modèle de tourisme de masse qu'il faut changer pour attirer un autre type de vacanciers de plus haut de gamme.»
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INDE:PERTE DE VITESSE,LF
Premiers signes de faiblesse pour la croissance de l'Inde
De notre correspondante à New Delhi, M.-F. C.
01/09/2008 | Mise à jour : 09:58 |
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Le PIB du pays vient d'enregistrer son plus mauvais chiffre depuis trois ans et demi.
Avec 7,9 % de croissance entre avril et juin contre 9,2 % sur la même période l'an passé, le PIB indien marque le pas. Il avait encore augmenté de 8,8 % au trimestre précédent. Rien d'alarmant en soi. Mais cette contre-performance pourrait marquer un tournant pour l'économie indienne, considérée jusqu'ici comme l'une des plus prometteuses du monde. Le PIB pourrait ralentir encore au cours des mois à venir.
«La politique de resserrement du crédit ne manquera pas d'avoir des répercussions négatives sur la croissance au cours du prochain exercice fiscal (d'avril 2008 à fin mars 2009)», affirme Dharmakirti Joshi, économiste dans une banque à Bombay. L'inflation, qui a atteint son plus haut niveau en seize ans à 12,4 %, a contraint la RBI, la banque centrale indienne, à augmenter ses taux d'intérêt. Ils sont actuellement à 9 %.
La RBI ne semble pas d'humeur à changer de cap. Les risques inflationnistes sont trop grands, jugent nombre d'observateurs. «L'Inde continuera d'afficher un taux d'inflation à deux chiffres jusqu'en février 2009, affirme Subir Gokarn, économiste chez Standard & Poor's. Si les prix du pétrole restent relativement raisonnables, la RBI passera tout au plus d'une politique agressive de resserrement du crédit à une attitude neutre.»
L'inflation ravivée
La flambée des prix du baril et des matières premières, notamment alimentaires, et la baisse du dollar, ont contribué à raviver l'inflation, en Inde comme dans le reste du monde. Les Cassandre vont jusqu'à prédire une hausse des prix de 14,5 % d'ici à décembre. D'autant qu'une dépréciation de la roupie rendra les produits importés plus chers.
Le plus alarmant reste le ralentissement dans les services qui représentent 50 % de l'économie indienne. Leur croissance n'a été que de 11,2 % d'avril à juin, contre 13,1 % sur la même période de l'an passé. Pour autant, Palaniappan Chidambaram, le ministre des Finances, refuse de sombrer dans le pessimisme. «Je suis confiant. Cette année aussi, nous serons plus ou moins exacts sur notre estimation d'un taux de croissance proche de 8 %», a-t-il déclaré. Le Conseil économique du premier ministre Manmohan Singh table plutôt sur une augmentation du PIB de 7,7 % en 2008-2009.
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FRANCE:BUDGET PLURIANNUEL
e premier budget pluriannuel en phase de finalisation
Anne Rovan
01/09/2008 | Mise à jour : 09:52 | Commentaires 1
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La feuille de route des trois prochaines années sera présentée le 24 septembre.
Bis repetita. Un peu plus d'un an après l'élection de Nicolas Sarkozy, les ministres de Bercy - Christine Largarde pour l'Économie, Éric Woerth pour le Budget - sont confrontés aux mêmes inquiétudes que leurs prédécesseurs qui, en 2003, avaient vu la croissance s'évanouir. Mais, il y a cinq ans, la situation était somme toute un peu plus confortable. À l'époque, il n'était pas question de construire un budget pluriannuel. Il fallait «juste» boucler le projet de budget pour 2004. À chaque année suffisait sa peine.
Lors du Conseil des ministres du 24 septembre, Christrine Largarde et Éric Woerth présenteront la feuille de route du budget pour les trois prochaines années, donc pour la période 2009-2011. Son contenu va ainsi prendre un tour encore plus politique que précédemment, puisque la trajectoire est censée traduire les effets des réformes Sarkozy, notamment sur la croissance.
Compte tenu de la conjoncture, l'exercice est rendu beaucoup plus délicat. Si le gouvernement pèche par excès d'optimisme, il s'expose à devoir revoir ses prévisions de déficit à moyen terme. Et, donc, à donner le sentiment que les réformes ne fonctionnent pas si bien que cela.
Si, au contraire, il joue la carte de la prudence et du réalisme, il risque de plomber un peu plus le moral des ménages et des entreprises. «Ce premier budget pluriannuel est un vrai casse-tête car il ne s'agit pas pour le gouvernement de dire aux Français ce que sera notre économie l'an prochain mais ce qu'il va faire de notre économie l'année d'après et encore l'année suivante», résume un parlementaire. «C'est vrai qu'il y a un risque mais le gouvernement peut raisonnablement tabler sur un retour de la croissance fin 2009, puis les années suivantes jusqu'à la fin du quinquennat», nuance un autre.
D'éventuelles taxes nouvelles
Les grandes lignes du volet dépenses du budget 2009-2011 ont été dévoilées fin juin, lors du débat d'orientation des finances publiques. Au menu : 30 000 suppressions d'emplois de fonctionnaires en 2009 et la promesse d'arriver ensuite à ne pas remplacer un départ en retraite sur deux, le gel des dépenses de l'État en volume, le coup de frein sur les dotations aux collectivités locales, etc.
Le volet recettes, lui, sera dévoilé en Conseil des ministres le 24 septembre. C'est là que les choses se corsent vraiment. La baisse des recettes de 2008 (3 à 5 milliards d'euros, selon Éric Woerth, et sans doute davantage, compte tenu des performances en net retrait des banques) va impacter celles de 2009.
Sans compter qu'il va falloir financer l'épanouissement de la loi en faveur de l'emploi, du travail et du pouvoir d'achat (Tepa, soit deux milliards de plus), la suppression de l'IFA, les bonus-malus écologiques. Prudent, Éric Woerth va procéder à une mise en réserve de crédits. Sans compter les éventuelles petites taxes nouvelles.
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