Des banques plus solides
La banque américaine Lehman Brothers avait été l'une des premières à tomber, l'automne dernier. Crédits photo : AP
«Les standards de régulation doivent être renforcés»
Instruits par les moments de panique de l'automne dernier - où les systèmes bancaires occidentaux ont frôlé l'effondrement - les chefs d'États et de gouvernements du G20 ont renforcé jeudi en profondeur leurs exigences à l'égard du secteur financier. Pour les banques, le mot d'ordre est clair : elles devront être assises sur davantage de capitaux propres. Cependant, afin de ne pas affaiblir encore la distribution du crédit très laborieuse depuis six mois, ces nouvelles dispositions ne s'appliqueront qu'une fois la croissance revenue. Ce qui laisse aux autorités le temps d'harmoniser d'ici à la fin 2009 leurs définitions des capitaux propres des banques, puis, en 2010, d'adopter de concert des normes de solvabilité plus rigoureuses.
Les banques devront, en période de vaches grasses, alimenter leurs réserves. Dans le système actuel, qui a fait la preuve de ses limites, la constitution de provisions était fondée sur des modèles simulant l'évolution des risques. Il faudra donc aller plus loin, avec des provisions forfaitaires, comme cela se fait déjà en Espagne.
Le pendant de l'exigence de solidité sera l'assurance d'une moindre prise de risques par les banques. «La régulation doit éviter les effets de leviers excessifs», indique le communiqué du G20. Traduction : les banques devront limiter la démultiplication de leurs engagements permise par l'utilisation de la dette. La technique de la titrisation ne devra plus permettre aux banques d'évacuer en totalité un risque de leur bilan : elles en conserveront, à chaque opération, une petite partie.
Enfin, le G20 a engagé jeudi le chantier de l'harmonisation des normes comptables. La décision prise par l'autorité américaine, jeudi également, d'assouplir ses règles au bénéfice des banques américaines, va d'ailleurs dans ce sens.