Crise alimentaire : première réunion de la cellule spéciale de l'ONU
[ 12/05/08 - 18H44 - actualisé à 18:44:00 ]
Cette première rencontre doit jeter les bases d'un cadre global d'action pour faire face à la flambée des prix alimentaires à travers le monde, qui suscite des émeutes de la faim dans plusieurs pays. La cellule spéciale des Nations unies sur la crise alimentaire mondiale s'est réunie lundi matin pour la première fois, sous l'autorité du secrétaire général, Ban Ki-moon, qui a fait de la lutte contre la faim l'une des priorités de son action. Cette réunion, à huis clos, visait à "promouvoir une réponse mondiale cohérente et coordonnée à l'actuelle crise alimentaire", selon un document préparatoire.
Elle devait jeter les bases d'un "Cadre global d'action" comprenant une série de plans à court et long terme pour faire face à la flambée des prix alimentaires à travers le monde. Elle devait aussi préparer le terrain en vue d'une conférence de haut niveau de la FAO (Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture) sur la sécurité alimentaire, prévue à Rome du 3 au 5 juin, à laquelle Ban Ki-moon souhaite que les dirigeants du monde participent.
La cellule de crise assurera le suivi et la mise en oeuvre de la stratégie d'action. Cette cellule, dont la création a été annoncée par Ban Ki-moon à Berne le 29 avril, rassemble les chefs de quinze départements et agences de l'ONU, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Elle est placée sous l'autorité directe de Ban Ki-moon, qui a chargé son secrétaire général adjoint pour les affaires humanitaires, John Holmes, de sa coordination.
A Berne, toutes ces institutions avaient appelé à une action urgente face à la crise alimentaire, réclamant notamment un commerce mondial plus équitable.
Robert Zoellick, président de la Banque mondiale (BM), avait averti que les prochaines semaines seraient critiques, affirmant que pour deux milliards de personnes, les prix alimentaires élevés étaient devenus une question de combat quotidien, presque "de survie".
La priorité immédiate étant de "nourrir les affamés", Ban Ki-moon avait réitéré un appel aux pays donateurs à répondre d'urgence aux appels de fonds lancés par les diverses agences. Un appel avait été lancé aux Etats à ne pas recourir à des restrictions aux exportations pour défendre leur sécurité alimentaire, car ces mesures poussent les prix à la hausse et pénalisent les plus pauvres.
Les prix des denrées alimentaires ont pratiquement doublé dans le monde en trois ans, selon la Banque mondiale, provoquant des émeutes en avril en Egypte et à Haïti, des manifestations dans de nombreux autres pays et des restrictions aux exportations de plusieurs producteurs dont le Brésil, le Vietnam, l'Inde et l'Egypte.
Parmi les explications, figurent le développement des bio-carburants, les barrières commerciales, une demande croissante venue d'Asie sur fond de modifications des habitudes alimentaires, la faiblesse des récoltes ainsi que les cours du pétrole, qui pèsent sur le prix des transports. (source AFP)