Espoirs de nouvelle ère entre les Etats-Unis et l'Amérique du sud
[ 18/04/09 - 12H09 - actualisé à 17:41:00 ]
Un rapprochement américano-cubain semblait se dessiner au deuxième jour du sommet des Amériques. Obama a échangé vendredi avec Chavez une poignée de main chaleureuse et ce dernier s'est montré conciliant samedi. Mais Obama a estimé important "que les Etats-Unis ne soient pas le seuls à devoir changer ".
Le président américain Barack Obama a eu samedi son premier face à face avec une douzaine d'homologues d'Amérique du sud, à Trinité-et-Tobago, alors qu'un rapprochement américano-cubain semblait se dessiner au deuxième jour du sommet des Amériques.
Ce premier contact a été d'autant plus important que ces douze dirigeants, membres de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), ont l'espoir, avec leurs différences, d'entamer une nouvelle ère avec les Etats-Unis.
Bête noire de Washington durant l'administration de l'ancien président américain George W. Bush, le chef d'Etat vénézuélien Hugo Chavez s'est de nouveau montré conciliant envers son successeur en lui offrant un livre, au lendemain d'une poignée de mains très remarquée.
Cet ouvrage, "Les veines ouvertes de l'Amérique latine" (Las Venas Abiertas de America Latina) de l'Uruguayen Eduardo Galeano - une fable sur le pillage des ressources du continent au cours des siècles - est devenu un classique.
La poignée de mains de la veille a fait samedi la Une des journaux à Port of Spain: "Face à Face", affichait le Saturday Newsday. "Soyons amis", titraient de concert le Saturday Express et The Guardian. "One love" (un amour), résumait The Guardian, en référence à la chanson de Bob Marley, idole des Caraïbes.
Parmi les douze dirigeants se trouvaient les plus critiques des Etats-Unis: M. Chavez, ainsi que ses alliés l'Equatorien Rafael Correa et le Bolivien Evo Morales. Mais aussi des pays modérés comme le Brésil de Luiz Inacio Lula da Silva ou le Chili de Michelle Bachelet, mieux vus à Washington.
La Colombie d'Alvaro Uribe, allié inconditionnel de George W. Bush, est dans une position inconfortable, tandis que l'Argentine de Cristina Kirchner, critique de l'ex-locataire de la Maison Blanche, tente d'améliorer ses relations avec Washington.
M. Obama avait vendredi mis ses détracteurs devant leurs responsabilités: "Les Etats-Unis ont changé", a-t--il fait valoir, rappelant qu'ils n'étaient pas "les seuls à devoir changer".
Dans son esprit, c'est aussi cela le "partenariat d'égal à égal" qu'il propose aux Latino-américains. "Je ne suis pas venu ici m'occuper du passé, mais de l'avenir", a-t--il dit, sans ignorer que la question cubaine serait de nouveau soulevée.
Exclue de l'Organisation des Etats américains (OEA) en 1962, Cuba n'est pas invitée à participer aux sommets des Amériques. Mais elle est omniprésente.
Al'initiative de M. Chavez, le Venezuela, Cuba, la Bolivie, le Nicaragua, le Honduras, la Dominique et Saint-Vincent ont annoncé qu'ils jugeaient "inacceptable" la déclaration finale du sommet faisant l'impasse sur l'embargo contre l'île communiste.
Le président américain a dit croire dans la possibilité de donner "une nouvelle direction" aux relations avec Cuba. Sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait vu dans des propos du président cubain Raul Castro une "ouverture" dont il fallait tenir compte.
Raul Castro avait assuré être ouvert "à un dialogue sur tout" avec Washington, "y compris les droits de l'homme, la liberté de la presse, les prisonniers politiques".
Vendredi, Barack Obama s'est dit prêt à engager un dialogue avec Cuba en soulignant qu'il s'agissait d'aboutir à des résultats.
Le chefs d'Etat devaient se pencher, à l'issue de cette première rencontre, sur "le développement, la sécurité énergétique et l'environnement durable".
M. Obama a proposé un "Partenariat des Amériques pour l'énergie et le climat" devant favoriser les énergies renouvelables et contrer le changement climatique.