Alan Greenspan plongé «dans un grand désarroi»
24/10/2008 | Mise à jour : 15:35 | Commentaires 5
L'ancien président de la Federal Reserve s'est exprimé hier sur la situation actuelle. Selon lui, l'idéologie libérale qu'il soutenait a montré «une faille».
Alan Greenspan l'ancien président de la Fed a déclaré jeudi que le marché du crédit était en train de vivre «un tsunami comme on en voit un par siècle» alors qu'il était entendu lors d'une commission parlementaire à Washington, chargée de contrôler l'action du gouvernement.
Alan Greenspan, en fonction de 1987 jusqu'en 2006 a estimé lors de cette audition que les Etats-Unis pourraient «éviter une hausse des licenciements et du chômage» avec difficulté et que «les banques centrales et gouvernements se retrouvent contraints d'adopter des mesures sans précédent».
Il a ainsi rappelé qu'en 2005, il avait «émis des inquiétudes quant aux conséquences néfastes d'une période prolongée de sous-estimation des risques», alors qu'une partie de la presse, l'accuse d'être à l'origine de la crise. Il serait à l'origine de l'éclatement de la bulle immobilière. «La crise cependant a pris une dimension beaucoup plus grande que ce que j'avais imaginé», a-t-il concédé.
Lors de cette audition Henry Waxman lui a rappelé ses précédentes déclarations. Avant la crise, Alan Greenspan avait alors déclaré «J'ai une idéologie. Mon opinion est que des marchés libres et concurrentiels sont de loi la (meilleure) façon d'organiser les économies, sans équivalent. Nous avons essayé la régulation, aucune n'a véritablement marché». Il a alors concédé qu'il avait « trouvé une faille. Je ne sais pas à quel point elle est significative ou durable, mais cela m'a plongé dans un grand désarroi».
Selon Alan Greenspan, la crise aurait été amplifiée par le marché de la titrisation : «Il semble évident que sans les excès de la demande des spécialistes en titrisation, le poids des crédits subprime (à hauts risques d'insolvabilité) aurait été bien moindre». Les agences de notation de part «leurs évaluations irréalistes», auraient également joué un rôle ainsi que l'accord de prêts immobiliers à des particuliers peu solvables dés 2005.
Alan Greenspan estime qu'une «stabilisation des prix immobiliers aux Etats-Unis» est nécessaire. Cependant cela pourrait «au minimum prendre plusieurs mois ».