Les marchés asiatiques ont de clôturé en très forte baisse, vendredi 24 octobre, face aux incertitudes planant sur l'économie mondiale, alors que les pays de la région ont annoncé le lancement d'un fonds monétaire pour parer aux crises financières, au matin d'un sommet Asie-Europe qui s'ouvre à Pékin. La Bourse de Tokyo, principale place financière d'Asie, a chuté de 9,6 % en clôture, terminant au plus bas depuis plus de cinq ans. L'indice Nikkei cédait 811,90 points passant sous le seuil psychologique des 8 000 points, à 7 649,08 points.
Les investisseurs japonais s'inquiétaient des hésitations de Wall Street et de la hausse récente du yen qui pénalise les exportateurs nippons. Les investisseurs japonais n'ont tenu aucun compte du rebond de Wall Street jeudi et ont massacré les actions des grands fabricants d'électronique, après la révision en forte baisse par Sony de ses objectifs annuels la veille.
La plupart des autres Bourses asiatiques ont également plongé, pour la troisième journée consécutive. L'indice de la Bourse de Bombay s'est effondré de 10,96 %, Hongkong a fermé sur une chute de 8,30 %, Séoul a dégringolé de 10,6 %. Afin de parer à de futures crises financières dans la région, les nations est-asiatiques ont annoncé la création, d'ici au mois de juin, d'un fonds commun de réserves de 80 milliards de dollars (62 milliards d'euros), a annoncé, vendredi matin, le porte-parole du président sud-coréen Lee Myung-bak.
SOMMET EUROPE-ASIE
"M. Lee, les premiers ministres chinois Wen Jiabao et japonais Taro Aso et dix dirigeants de l'Asean [Association des nations d'Asie du Sud-Est] se sont réunis pour un petit déjeuner informel à Pékin et ont convenu de la nécessité de renforcer la coopération régionale et la coordination des politiques face à la crise financière mondiale", a déclaré ce porte-parole. Ces dirigeants asiatiques se sont réunis au matin d'un sommet Europe-Asie (ASEM), qui s'ouvre vendredi pour deux jours à Pékin et sera accaparé par la crise financière. L'Union européenne pourrait tenter de rallier les puissances émergentes à la refondation du système économique.
A l'exception du Britannique Gordon Brown, quasiment tous les chefs d'Etat ou de gouvernement des pays de l'ASEM, qui pèsent 60 % du PIB mondial, participeront au sommet ; l'ASEM regroupe les 27 pays de l'UE, les dix membres de l'Asean et six autres pays asiatiques dont les poids lourds économiques Chine, Inde et Japon.