ING, la fin d'un modèle …
et d'un géant
26/10/2009 | Mise à jour : 10:58 |
ANALYSE - Le cas ING illustre la fin d'une époque, celle de la domination des bancassureurs du Bénélux.
Ce mouvement majeur d'ING est dans l'air du temps. Après les banques américaines puis françaises (ces dernières occupant une position particulière dans le paysage européen), la course aux remboursements des aides publiques est lancée sur le vieux continent. Outre ING, le britannique Lloyds Banking Group s'attelle en ce moment-même à lever suffisamment de capitaux auprès de ses actionnaires pour s'émanciper de la tutelle de l'Etat.
Mais le cas ING illustre aussi la fin d'une époque, celle de la domination des bancassureurs du Bénélux. Après le démantèlement de Fortis, l'option stratégique prise aujourd'hui par ING enterre un modèle qui, au début de la décennie, en avait fait un champion. Le groupe a valu jusqu'à 80 milliards d'euros en Bourse, l'une des toutes premières du secteur financier.
Enfin, il convient de souligner le rôle de la Commission européenne dans les annonces faites aujourd'hui par ING. Soupçonnée par certains de favoritisme à l'égard de ses compatriotes, la commissaire néerlandaise à la Concurrence, Neelie Kroes, affiche au contraire son intransigeance à l'approche de la fin de son mandat. Cet été, la banque allemande Commerzbank avait dû, la première, consentir d'énormes sacrifices en contreparties des aides d'Etat reçues. La restructuration drastique à laquelle se plie ING annonce donc d'autres décisions douloureuses chez les banques qui attendent encore l'imprimatur de Bruxelles: Lloyds Banking Group et Royal Bank of Scotland outre-Manche, KBC en Belgique, mais aussi Dexia.