La forte somme d'argent remise par les autorités sénégalaises à l'ex-représentant du Fonds monétaire international (FMI) à la fin de septembre ne visait pas à le "corrompre" mais à l'aider à "acheter des cadeaux pour ses parents", a affirmé le premier ministre sénégalais à la presse, lundi 26 octobre.
"Il ne s'agissait pas pour nous de le corrompre, ce n'était pas une corruption", a plaidé le chef du gouvernement, Souleymane Ndéné Ndiaye, dans une interview publiée par le journal sénégalais Kotch. "Mais ce qui s'est passé, c'est que nous avons cherché à aider quelqu'un à acheter des cadeaux pour ses parents parce qu'il venait de quitter le Sénégal après un séjour de trois ans", a-t-il assuré.
Pour la première fois, un représentant du gouvernement reconnaît ainsi explicitement qu'une somme d'argent a été donnée à M. Segura.
Mais M. Ndiaye explique ce geste par "une tradition en Afrique" : "Quand vous avez quelqu'un qui vient vous voir, vous lui offrez un cadeau à son départ." A l'objection "Un cadeau de 100 000 euros ne saurait être symbolique", le premier ministre répond : "Figurez-vous, 100 000 euros, c'est rien. Sans que je puisse même confirmer la somme, c'est quand même quelqu'un [Alex Segura, ndlr] qui est à l'étranger. (...) Avec cette somme, qu'est-ce que vous pouvez acheter en France ? Vous ne pouvez même pas vous payer un appartement."
L'affaire dite du "cadeau monétaire" – reçu par M. Segura après un dîner à la présidence de la République sénégalaise le 25 septembre puis restitué, plus tard, en Europe, aux autorités sénégalaises – fait scandale à Dakar.