La fonction publique à nouveau en grève le 10 juin
29/05/2008 | Mise à jour : 18:54 | Commentaires 57
Etudiants et fonctionnaires défilant dans les rues de Lyon le 15 mai 2008 pour protester contre la réduction d'effectifs annoncée par le gouvernement. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Trois syndicats, représentant plus de 40 % des agents de la fonction publique, appellent à manifester contre les réductions d'effectifs. Une grève reconductible est envisagée à la SNCF.
Les fortes mobilisations de mai n'auront pas suffi : «le mouvement massif de grève et de manifestations du 15 mai n'a reçu aucune réponse si ce n'est l'annonce d'une inacceptable remise en cause du droit de grève dans l'Education et dans la Fonction publique», déplorent jeudi la CGT, FSU, et Sud-Solidaires dans un communiqué commun.
Les trois syndicats, qui représentent 40 % des agents de la fonction publique, appellent à «une semaine d'actions» entre les 9 et 13 juin pour protester contre la réduction d'effectifs, avec la ferme intention de «faire du 10 juin un nouveau temps fort de mobilisation par une journée puissante de grèves et de manifestations». De son côté, la CGT cheminots a proposé aux autres syndicats de la SNCF, à partir du même jour, une grève reconductible contre le volet social de la réforme du fret.
En ligne de mire des organisations syndicales, la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui «se met en œuvre sans débat public» et représente à leurs yeux «un outil de casse sans précédent pour l'ensemble de la Fonction Publique». «L'objectif essentiel de la RGPP est de faciliter les suppressions massives de postes dans la Fonction publique (35.000 à 40.000 emplois par an)», accusent-ils. Le gouvernement, qui cherche à rendre la fonction publique plus productive et efficace, certifie pourtant que la loi ouvrira davantage de possibilités de carrière aux agents et facilitera les réorganisations. Les syndicats, au contraire, y voient une précarisation de leurs statuts.
D'autres motifs de mécontentement sont à l'origine de cette nouvelle mobilisation. Les organisations syndicales exigent notamment l'ouverture d'un dialogue sur les rémunérations : «aucune négociation salariale n'est aujourd'hui engagée en dépit des promesses gouvernementales, pas plus sur la revalorisation des métiers». Elles s'alarment aussi de la baisse du pouvoir d'achat, résultant du relèvement du Smic combiné à une insuffisante revalorisation du point d'indice et de la remise en cause des 35 heures.
Autre sujet de contestation, le projet de loi sur la mobilité des fonctionnaires, qui sera examiné à l'Assemblée nationale les 11 et 12 juin et comporte des «dispositions lourdes de conséquences pour les personnels, leur statut et le service public», regrettent les syndicats. En outre, ces derniers s'opposent à la réforme des retraites qui prévoit l'allongement à 41 ans de la durée de cotisation, nécessaire pour toucher une retraite à taux plein.