La faiblesse du dollar inquiète l'Amérique
12/10/2009 | Mise à jour : 09:21
La faiblesse du billet vert provoque une remise en cause de chacun de ses privilèges exorbitants, en tant qu'instrument de mesure, de paiement et de réserve.

Changes flottants
Certes, il ne joue officiellement plus aucun rôle de pivot, depuis l'abolition en 1971 du système de gold exchange standard. En 1944, les accords de Bretton Woods en avaient fait la seule devise convertible en or, les autres fixant leur taux de change par rapport au dollar. Cette prééminence, l'Amérique a dû y renoncer le 15 août 1971, conséquence de la guerre du Vietnam qui a miné ses finances. Pourtant, malgré l'adoption du système de changes flottants à partir du milieu des années 1970, qui a mis - théoriquement - toutes les monnaies sur un même pied d'égalité, le billet vert a gardé des fonctions exceptionnelles. Sous trois aspects. En tant qu'instrument de mesure, il demeure la monnaie de cotation pour la quasi-totalité des matières premières, de l'or au pétrole. Il est également l'étalon pour les prix de l'aéronautique, voire pour la plupart des produits de high-tech. Il en résulte que plus de 50 % du commerce international se font en dollars, premier moyen de paiement au monde. Quant à la troisième fonction d'une monnaie, qui est de garder la richesse, le billet vert est là aussi l'instrument roi : 62,8 % des réserves de changes des banques centrales de la planète sont placés en dollars (en bons du Trésor des États-Unis). Mais c'est un retrait par rapport aux 65 % du début d'année, vient d'annoncer le FMI.La constatation n'est donc pas seulement verbale, elle devient réalité. L'once d'or à 1 051 dollars exprime la défiance vis-à-vis de l'étalon. Et de même que l'euro avait été une réponse à l'instabilité du dollar des années 1970 et 1980, la constitution d'une zone monétaire asiatique, encore dans les limbes, serait un autre défi.