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"L'économie chinoise s'est modérée pour atteindre un rythme plus viable", affirme la Banque Mondiale, qui prend en compte les effets de la crise dans ses ddernières prévisions de croissance pour 2009: 7,5%, contre 9,2% initialement.
La Banque mondiale revoit ses prévisions en baisse pour 2009. La hausse du PIB chinois devrait être limitée à 7,5%, contre 9,2% initialement. Pékin a mis en place un plan de relance géant.
La Banque mondiale a revu sensiblement à la baisse mardi les prévisions de croissance en Chine en 2009, à +7,5%, contre initialement 9,2%, son plus faible niveau en 19 ans, dans son rapport trimestriel sur l'économie chinoise.
"L'économie chinoise s'est modérée pour atteindre un rythme plus viable", a affirmé la Banque Mondiale, qui prend en compte les effets de la crise mondiale.
L'institution table désormais sur un produit intérieur brut en hausse de 9,4% cette année, contre 9,8% dans son précédent rapport trimestriel, après le bond de de 11,9% en 2007 en glissement annuel, qui avait marqué la cinquième année consécutive de croissance à deux chiffres.
Le mois dernier, son économiste en chef, le Chinois Lin Yifu, avait estimé qu'"il devrait y avoir une correction de deux à trois points de pourcentage, par rapport à la croissance passée à deux chiffres".
Le gouvernement, qui depuis plusieurs années se fixe un objectif de croissance de 8%, estime que l'économie chinoise devrait encore progresser de 8 à 9% l'année prochaine, selon de récentes déclarations de ses responsables, dont le gouverneur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan.
Mais Louis Kuijs, économiste de la Banque Mondiale à Pékin, a mis l'accent sur les facteurs intérieurs et extérieurs de ralentissement.
"Les perspectives pour l'économie mondiale sont plus faibles qu'il y a six mois. De plus, la décélération intérieure a été plus prononcée", a-t-il déclaré, en présentant le rapport.
Pour la Banque mondiale, la faiblesse du marché immobilier "largement due aux mesures de contrôle macroéconomiques" des dernières années fait notamment sentir son impact.
L'investissement privé devrait être tiré à la baisse "par la faiblesse persistante" de ce secteur immobilier, ainsi que par "les perspectives extérieures non favorables", ajoute-t-elle.
Mais la BM note aussi que, dans ce contexte, Pékin a pris des mesures depuis l'été 2008 pour soutenir la croissance et "des positions macroéconomiques plus expansionnistes" tandis que "les plus fortes dépenses d'investissements vont jouer un rôle clef en 2009".
Il y a deux semaines, la Chine a annoncé un plan de relance de 4.000 milliards de yuans (586 milliards de dollars) jusqu'à la fin 2010 visant à stimuler investissements et demande intérieure.
Ce plan intervient alors que la croissance est tombée à 9% au 3e trimestre, son plus faible niveau trimestriel en cinq ans.
Depuis 1991, la Chine connaît des taux de croissance compris en 8% et quelque 14%, hormis en 1998-1999 où le rythme avait été de +7,8% et +7,6%.
Une croissance à 7,5% marquerait la plus faible augmentation du PIB depuis 1990, année suivant la violente répression des manifestations en faveur de la démocratie de la place Tiananmen, à Pékin. La Chine alors isolée au plan international avait vu son PIB croître de seulement 3,8% en 1990.