Batterie d'indicateurs économiques inquiétants dans la zone euro[ 24/07/08 - 11H39 ]
En Allemagne, le baromètre Ifo a chuté dans des proportions bien plus importantes que prévu. En France, l'indicateur synthétique du climat des affaires se situe désormais en dessous de sa moyenne de longue période. Enfin, dans la zone euro, les secteurs des services et de l'industrie ont subi une contraction plus marquée qu'attendu.
Le ralentissement économique dans la zone euro est entendu depuis déjà plusieurs semaines. Son ampleur est davantage source d'interrogation. Or, les indicateurs publiés aujourd'hui dans la zone euro penchent plutôt du côté de ceux s'attendant à des mois très difficiles. Climat des affaires outre-Rhin, moral des industriels en France, indice PMI des services et de l'industrie... les statistiques des deux premières économies de la zone euro, Allemagne et France, se sont toutes franchement dégradées.
En Allemagne, le baromètre Ifo, mesurant le moral des chefs d'entreprise, est descendu à 97,5 points en juillet, contre 101,2 points en juin, là où les économistes attendaient un repli nettement plus limité, à 100,2 points. En France, aussi, l'Insee a annoncé un nouveau recul du moral des industriels français, signe selon l'institut des statistiques, que l'activité devrait continuer à ralentir dans les mois à venir. Désormais, l'indicateur synthétique du climat des affaires se situe en dessous de sa moyenne de longue période. Enfin, les secteurs des services et de l'industrie dans la zone euro ont tous deux subi une contraction plus marquée que prévu de leur activité au mois de juillet, et le pire semble encore à venir, selon l'indice PMI flash de RBS-Markit.
La semaine dernière, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, avait estimé que la croissance globale des quinze pays composant la zone euro serait probablement faible au deuxième et au troisième trimestre. En début de semaine, les économistes de Bank América remarquaient que de "plus en plus d'indicateurs majeurs annoncent un sévère ralentissement de l'activité économique pour le reste de l'année 2008. La pression sans cesse accrue sur le pouvoir d'achat des consommateurs, du fait de l'inflation des prix du pétrole et des aliments, de l'euro fort et des conditions financières, ne permet plus d'écarter totalement le risque d'une récession", estimaient-ils.
Beaucoup craignent aussi une stagflation dans la zone euro, la croissance montrant des signes de ralentissement rapide alors que les prix du pétrole maintiennent les pressions inflationnistes. Ce scénario noir est néanmoins à nuancer avec la baisse des prix du baril de brut de plus de 20 dollars depuis dix jours. Ce reflux des cours pétroliers offre un ballon d'oxygène bienvenu dans le contexte conjoncturel actuel et pourrait bien donner raison à ceux qui penche pour un ralentissement économique et non un coup d'arrêt de la croissance.