13/06/2008 | Mise à jour : 20:36 |
François Fillon entouré de Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Louis Borloo à Soultz-sous-Forêts, en Alsace. AFP PHOTO FREDERICK FLORIN Crédits photo : AFP
Pour le premier ministre, encourager la consommation d'essence serait «un contresens historique».
De notre correspondante à Strasbourg
« LES PAYS développés comme la France n'ont peu ou pas de prise sur le prix du pétrole. Il n'y a qu'une issue durable : devenir moins dépendants de cette énergie. Notre avenir énergétique reste à inventer », a martelé, hier, le premier ministre. Accompagné des ministres Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet et du président d'EDF, Pierre Gadonneix, François Fillon s'est rendu à Soultz-sous-Forêts, dans le nord de l'Alsace, pour « envoyer » symboliquement le premier kWh produit sur le site pilote pour la géothermie profonde dans le réseau d'Electricité de Strasbourg. « Avec Soultz, la France prend une longueur d'avance au niveau mondial dans la technique dite des roches fracturées », a-t-il dit, en observant qu'il faudra encore « deux ans d'essais pour préciser la faisabilité économique du procédé ». Mais, a-t-il reconnu, « à long terme, les enjeux sont immenses ».
« Il n'y aura pas de contre-choc »
Car François Fillon a mis son auditoire en garde. « La hausse des prix pétroliers n'est pas un phénomène transitoire. Il n'y aura pas, comme les fois précédentes, de contre-choc », a-t-il rappelé, en se refusant à baisser le prix de l'essence, comme d'aucuns l'y invitent. « Encourager la consommation d'hydrocarbures, ce serait commettre un contresens historique, ce serait prolonger une illusion en attendant la hausse suivante », a-t-il affirmé, en tablant sur l'amélioration du rendement des moteurs et de l'isolation de l'habitat pour alléger la consommation « dans des proportions importantes ». Ceci à l'échéance de 2020. Pour le court terme, il a réitéré sa proposition de négociation entreprise par entreprise, lancée jeudi, d'« une aide aux salariés pour aller à leur travail par les transports publics et, s'il n'y a pas d'autre solution, par la route ».
À quinze jours de la présidence française de l'UE, le premier ministre s'est félicité aussi du partenariat franco-allemand sur lequel repose ce projet de 80 millions d'euros, amorcé dès 1987 et cofinancé par l'Union européenne, la France et l'Allemagne. Mais surtout, il a tenu à rendre hommage aux élus alsaciens et en premier lieu à son ami Adrien Zeller, président UMP du conseil régional, qui « a joué de tous les instruments à sa disposition en faveur des énergies renouvelables » pour faire de l'Alsace une région pilote.