CITI GROUP,PERTES GIGANTESQUES, LES ECHOS

Citigroup affiche une perte trimestrielle de 5,1 milliards de dollars
[ 18/04/08 - 12H49 - actualisé à 16:04:00 ]

Le leader bancaire américain a déprécié quelque 12,1 milliards de dollars d'actifs au premier trimestre. Il est le plus touché par la crise du "subprime", avec plus de 30 milliards de dollars de dépréciations depuis l'automne. Il va supprimer 9.000 emplois. Fitch abaisse la note de crédit à long terme, à "AA-".
AFP/Jason Kemplin

Nouvelle mauvaise du côté des banques américaines. Après JPMorgan Chase et Merrill Lynch, qui ont dû inscrire de nouvelles dépréciations d'actifs de, respectivement, 5 et 4,5 milliards de dollars, c'est au tour de Citigroup d'annoncer qu'elle dépréciait quelque 12,1 milliards de dollars dans ses comptes du premier trimestre. Ce montant se décompose comme suit : des dépréciations de 6 milliards sur les crédits hypothécaires, de 3,1 milliards sur les créances à effet de levier, de 1,5 milliard sur les crédits aux fonds d'investissement et de 1,5 milliard sur d'autres types de crédit. A cela s'ajoute un accroissement de 3 milliards de dollars des coûts du crédit - dont 1,3 milliard de provision pour créances douteuses.
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Ces nouvelles dépréciations viennent après les 18,1 milliards de dollars de charges en raison de l'exposition au "subprime" et les 4 milliards de provisions supplémentaires liées aux risques relatifs aux crédits à la consommation inscrits dans les comptes du troisième. Au total depuis l'automne, le groupe dirigé par Vikram Pandit a passé plus de 30 milliards de dollars de dépréciations d'actifs dans ses comptes. Il est ainsi l'établissement de crédit américain le plus touché par la crise financière.

Conséquence des nouvelles dépréciations d'actifs : le leader bancaire américain a clos le premier trimestre sur une perte nette de 5,1 milliards de dollars, quand il affichait un bénéfice net de 5,0 milliards un an plus tôt. La perte nette par action est de 1,02 dollar, alors que les analystes financiers tablaient sur une perte limitée à 0,95 dollar. "Nos résultats financiers reflètent la persistance d'un environnement de marché et de crédit sans précédent et de son impact sur les positions en risques", a reconnu le directeur général de Citigroup.

Mais, a-t-il expliqué, "malgré ces facteurs négatifs, nous continuons de voir une dynamique solide dans notre entreprise, avec des volumes d'affaires robustes dans de nombreux produits et régions". Ainsi le pôle "global consumer", premier générateur de revenus, a-t-il enregistré une progression de 15,8% sur un an - à 15,2 milliards de dollars. A l'inverse, les activités "markets & banking" ont achevé le trimestre sur des revenus négatifs de 4,5 milliards de dollars, quand elles étaient positives de 8,9 milliards au premier trimestre 2007.
9.000 suppressions d'emplois supplémentaires

Sans exprimer un quelconque optimisme sur la situation de Citigroup, Vikram Pandit a en tout une nouvelle fois affiché sa détermination à résoudre les difficultés. Après avoir assuré vouloir réduire de 10% à 20% les coûts de la banque, il a affirmé son intention de céder les activités considérées comme non stratégiques et d'allouer les investissements dans les activités et régions les plus productives.

Lors d'une conférence téléphonique qui s'est tenue ce vendredi, il a également dévoilé 9.000 suppressions d'emplois - sur un effectif global de 370.000 personnes. Cette mesure s'ajoute aux 4.200 fermetures de postes annoncées précédemment. Du fait des mesures de restructuration déjà mises en oeuvre, le rythme annuel de croissance des effectifs est passé de 12% à 8% entre les premiers trimestres 2007 et 2008.

L'analyse des comptes de Citigroup a fait réagir Fitch. L'agence de notation vient d'annoncer qu'elle dégradait d'un plot la note de crédit à long terme, à "AA-". Elle évoque notamment "des perspectives difficiles" de la banque pour justifier sa décision. Elle juge également que "l'ampleur potentielle des problèmes de Citigroup sur son portefeuille de clients en banque de détail aux Etats-Unis repousse à 2009, au mieux, un retour à des paramètres financiers satisfaisants".

Marianne Blima