PETROLE A 118, ENVOLEE... LE FIGARO

Le pétrole vole vers de nouveaux sommets
Nicolas Martelin - Alexandre Panizzo
22/04/2008 | Mise à jour : 14:32 | Commentaires 36
.
(DR)
(DR)
Après une semaine de forte hausse, le prix du baril de pétrole continue sa progression en frôlant les 120 dollars à New York.

Le prix du baril de WTI a encore atteint un nouveau record aujourd'hui dans les échanges électroniques, en atteignant 118,05 dollars, un niveau inédit depuis sa cotation en 1983 sur le Nymex, après avoir terminé hier à 117,48 dollars à New York. Cette hausse fait suite aux sabotages, vendredi, d'un oléoduc au Nigéria et aux déclarations, dimanche, de Chakib Khalil, président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ministre de l'Energie algérien, pour qui aucune augmentation de la production n'est envisagée.

Réunis à Rome pour le Forum International de l'Energie jusqu'à aujourd'hui, les représentants des pays membres de l'Opep campent sur leurs positions : «le prix du pétrole ne peut pas baisser [parce que] les coûts de production ont augmenté», a affirmé lundi le ministre du Pétrole vénézuélien Rafael Ramirez. Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, ayant même déclaré samedi que le baril n'était pas encore assez cher. L'Organisation a tout de même fait un geste en faveur des pays consommateurs, en indiquant ce matin qu'elle allait augmenter sa capacité de production de 5 millions de barils par jour d'ici 2012.

Nobuo Tanaka et Romano Prodi, respectivement directeur général de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) et chef du gouvernement sortant italien, ont riposté lundi à Rome aux déclarations de l'Opep. Le directeur de l'AIE estime que le prix du pétrole «est trop élevé pour tout le monde, et particulièrement pour les pays en développement, qui font également face à l'augmentation d'autres coûts». Tanaka ne remet pas en cause, pour autant, le niveau de production actuel, qu'il juge suffisant en prévision d'un affaiblissement de la demande consécutif au ralentissement économique mondial.

L'Agence n'a néanmoins pas exclu ce matin que cette récente envolée du pétrole ne conduise à une récession mondiale.

Romano Prodi plaide, lui, pour une stabilité des prix pétroliers à un niveau acceptable pour les consommateurs comme pour les producteurs. Pour l'ancien chef du gouvernement italien, une hausse de 10 dollars du baril de brut coûte 500 milliards de dollars à l'économie mondiale. Par ailleurs, il a, lui aussi, rappelé que la hausse des prix du pétrole touchait particulièrement les pays pauvres et qu'il fallait tout faire pour «contrer le risque que l'énergie devienne une cause de conflits entre les différentes régions du monde».