30 jul 2009

AUTO; RENAULT -2.7 Milliards 1sem

Renault en perte de 2,7 milliards au premier semestre
Le constructeur automobile français confirme pour l'ensemble de l'année 2009 "les objectifs annoncés" en début d'année, à savoir "une part de marché en hausse" et "un free cash flow positif".
AFP/Jacques Guez

Touché par le recul de son chiffre d'affaires de près de 24% lié à la crise de l'automobile, Renault a annoncé une perte nette de 2,712 milliards d'euros au premier semestre. "Renault a été sévèrement touché par la crise", a fait observer le directeur général délégué, Patrick Pelata. La veille, son concurrent PSA avait annoncé une perte nette semestrielle de 962 millions d'euros.

La perte nette de Renault au premier semestre provient pour plus de la moitié de la contribution négative pour 1,584 milliard des entreprises associées (-1,217 milliard pour Nissan, -196 millions pour AB Volvo et -182 millions pour Avtovaz). Elle se révèle nettement plus lourde que les attentes des analystes. Dans une note, la Société Générale tablait sur une perte de 2,350 milliards d'euros et le consensus cité par la banque envisageait un chiffre de -2,360 milliards. Enfin, les analystes de la maison de courtage Raymond James tablaient sur un résultat de -2,39 milliards d'euros.

Cette "mauvaise surprise" a un impact très négatif sur le titre en Bourse qui, en début de séance, perdait plus de 4% après toutefois avoir gagné plus de 5% la veille.

Renault fait néanmoins part de plusieurs signaux encourageants : certes, sur les six premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires a reculé de 23,7% à 15,991 milliards d'euros, mais l'entreprise signale "une inflexion sensible" entre le premier et le deuxième trimestre, avec un chiffre d'affaires en recul de 30,8% sur les trois premiers mois, puis de 16,9% sur les trois mois suivants.

Part de marché stable


La firme annonce aussi une part de marché "stable" à 3,7% et un free cash flow (flux libre de trésorerie) positif de 848 millions d'euros, "en avance" sur le plan de réduction de coûts et d'investissement. Par ailleurs, la marge opérationnelle du groupe a été négative à -620 millions d'euros, soit -4% du chiffre d'affaires. Quant aux stocks, ils ont baissé de 2 milliards d'euros sur un an entre la fin juin 2008 et la fin juin 2009, de 6,4 milliards d'euros à 4,4 milliards. Les stocks sont ainsi passés de 510.000 véhicules à 315.000 véhicules.
Un marché automobile mondial en baisse de "seulement" 12%

A ces signes assez rassurants s'ajoute la révision à la hausse de la prévision de Renault du marché automobile mondial. La firme au losange table désormais sur plus de 57 millions d'unités vendues contre 50 millions attendus auparavant, soit une baisse de 12% par rapport à 2008, contre une baisse de 15% prévue initialement. En Europe, le marché "devrait s'améliorer au second semestre pour finir à -8% sur l'ensemble de l'année", après une baisse de 13,7% au premier semestre, détaille le groupe.
Des commandes au niveau de 2007

Le directeur financier Thierry Moulonguet, fait pour sa part état d'une "montée continue des commandes" qui se situent "au-dessus du niveau de 2007", ce qui a conduit le groupe à "augmenter significativement ses plans de production". "Notre solide carnet de commandes nous rend confiants que le second semestre sera meilleur que le premier" avec "des niveaux de production mieux en ligne avec les volumes de ventes", souligne Patrick Pelata. Selon lui, l'objectif de réduction des coûts salariaux par rapport à 2007 est "en bonne voie", "les résultats sont encourageants et confirment le bien fondé de notre stratégie de gestion de crise". Au deuxième semestre, Renault table sur le plein effet du renouvellement de sa gamme Mégane, et notamment le nouveau monospace Scénic récemment lancé, qui doit permettre de "confirmer" l'amélioration de la part de marché du deuxième trimestre en Europe.
Le "Renault de l'après-crise" en préparation

"Nous préparons déjà le Renault de l'après-crise avec la commercialisation en masse de véhicules zéro émission dès 2011, l'élargissement de la gamme 'entry', un renforcement de notre présence dans les pays émergents, l'accélération des synergies avec Nissan", déclare le PDG du groupe Carlos Ghosn cité dans le commniqué.

D'ici là, Renault confirme pour l'ensemble de l'année 2009 "les objectifs annoncés" en début d'année, à savoir "une part de marché en hausse" et "un free cash flow positif".