L'industrie du luxe est entrée en récession
Les grands magasins américains ont subi la crise de plein fouet.
Les grands magasins américains ont subi la crise de plein fouet.
Les grands magasins américains ont subi la crise de plein fouet.
Catherine Rekik | JDF HEBDO | 12.09.2009 | Mise à jour : 19H52
Eté 2008 : les grands groupes de luxe publient des comptes semestriels solides, affichant pour certains des bénéfices records. Pas de doute, alors, dans l'esprit des investisseurs, le luxe ne connaît pas la crise ! Le secteur enregistre une croissance dynamique depuis plusieurs années et les perspectives sont plus que favorables, portées par l'appétit d'une clientèle issue des pays émergents, de Chine notamment, fascinée par les grandes marques comme Louis Vuitton, Hermès ou Cartier.
Octobre a marqué la fin d'une période d'euphorie. La clientèle a déserté les grands magasins américains, où sont représentées les plus grandes marques. Les détaillants ont brutalement interrompu leurs commandes, préférant puiser dans leurs stocks. La crise a été particulièrement visible dans le segment des montres, avec une chute très marquée des exportations horlogères (- 15,3 % en novembre 2008). Le suisse Richemont a d'ailleurs été l'un des premiers, avec le joaillier Tiffany, à manifester une vive inquiétude quant à l'évolution de ses ventes. Inquiétude qui s'est bel et bien concrétisée dans les chiffres. Un an plus tard, Richemont continue d'afficher un certain pessimisme. Sur les cinq premiers mois de son exercice 2009/2010, les ventes sont en recul de 21 % à taux de change constant. Et, pour le moment, les dirigeants estiment n'avoir aucun élément qui leur permette de parler de reprise et de revoir leurs prévisions sur le second semestre.
D'autres acteurs du secteur se montrent plus optimistes. Récemment, le patron de Swatch Group estimait que le déstockage chez les détaillants était pratiquement résorbé. Des chiffres rassurants sont aussi venus conforter les investisseurs. Louis Vuitton continue à afficher une croissance dynamique, et Hermès a vu le chiffre d'affaires réalisé dans ses boutiques bondir de près de 10 % à taux de change constant au cours des six premiers mois de l'année.