2 ene 2009

USA:MONDIALISATION

La mondialisation va affaiblir les pays riches

A cette époque, les Etats-Unis avaient vu leur produit intérieur brut (PIB) chuter de 27 % et le taux de chômage atteindre 25 %. Les plus pessimistes n'envisagent pas que le recul du PIB puisse franchir les 10 %. Mais il se peut que nous connaissions une sorte de simili dépression qui entraînerait une baisse durable du niveau de vie dans les pays développés, et ce pendant plusieurs dizaines d'années.


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Le niveau de vie des pays développés reste bien plus élevé que celui des pays émergents : le PIB américain par tête vaut 4,6 fois la moyenne mondiale. Mais la mondialisation est en train de réduire les écarts entre pays.

Jusqu'à présent, riches et pauvres ont vu leur situation s'améliorer, même si les pauvres se sont enrichis à un rythme plus soutenu. Cette ère est peut-être révolue : la croissance des pays pauvres pourrait maintenant se faire au détriment des pays riches.

Supposons que le multiplicateur de 4,6 déjà cité soit divisé par deux d'ici quinze ans, et que, pendant ce temps-là, le PIB mondial continue de se développer à raison de 2,6 % par an, la moyenne constatée entre 1960 et 2000. Dans ce cas, on verrait le PIB américain par tête baisser mécaniquement de 27 % à l'horizon de 2022.

Et il faut admettre que la réaction des Etats, qui ont choisi une politique de dépense publique débridée et de taux très bas, ne va pas dans le sens de la croissance sur le long terme. Si l'on s'entête dans cette voie, le poids de l'Etat dans l'économie va croître, les déficits publics vont devenir encombrants, et le jour où l'on ne pourra plus rembourser l'argent emprunté, l'inflation risque de s'emballer.

En l'état, il se trouve que le sort des pays pauvres dépend étroitement de la santé des pays riches. Mais cela pourrait bien changer, si les pays pauvres apprennent à moins miser sur l'exportation de produits bon marché. Ils pourraient au contraire créer un cercle vertueux en investissant pour améliorer la productivité et permettre aux revenus de croître.

Même si les pays développés se trouvaient amputés d'un tiers de leurs richesses, ils seraient encore bien plus riches qu'en 1929. Mais, psychologiquement, le fait de s'appauvrir plusieurs années de suite peut être des plus dévastateurs.