20 dic 2008

france:risque de deflation

Les prix à la consommation ont reculé de 0,5% au mois de novembre, principalement grâce à la chute des prix du pétrole, selon les chiffres de l'Insee.

La décélération de l'inflation s'est poursuivie au cours du mois de novembre pour s'établir à 1,6% sur un an contre 2,7% en octobre, indique ce matin l'Insee. Un recul qui ramène les prix à la consommation à leur niveau de 2007. «La forte baisse de l'indice des prix à la consommation en novembre reflète essentiellement celle des prix de l'énergie. Sur un an, le ralentissement des prix est d'autant plus important que ceux de l'énergie étaient en forte hausse en novembre 2007», souligne l'Insee. Les prix de l'énergie ont ainsi reculé de 5,5% en un mois, et la baisse des seuls produits pétroliers atteint 8,8%. Les prix des carburants sont, eux, en recul de 8,6% au mois de novembre et de 5,7% sur un an.



Les produits alimentaires en légère baisse


Les prix dans l'alimentaire baissent également de 0,2%, après une hausse de 0,5% en octobre. «Cette diminution provient essentiellement des prix des produits frais à -2,8%», indique l'Insee. La diminution des prix des légumes frais (-4,6%) et des fruits frais (-1,7%) est sensible.

A l'inverse, les prix de l'alimentation hors produits frais s'accroissent légèrement (+0,2%). Ainsi, le prix du pain et des céréales progressent de 0,2% sur un mois et de 5,2% sur un an. Le vin (+0,6%) et les viandes (0,1%) sont également en hausse.

Dans le secteur des services, l'indice des loyers augmente de 0,1% en un mois et de 2,5% sur un an. L'indice des prix des transports fléchit (-0,3%), «reflétant principalement la baisse des prix des transports aériens (-1,8% sur un mois et +7,9% sur un an). Ce recul s'explique principalement par la baisse de la surcharge «carburants».



Risque de déflation


Les consommateurs se réjouiront de cette chute des prix, pourtant elle pourrait paradoxalement avoir des effets néfastes sur l'économie. «Le ralentissement de l'inflation ne devrait aucunement relancer la croissance, analyse Nicolas Bouzou, directeur du cabinet de conseil Asteres. Le gain de pouvoir d'achat est actuellement rogné par la hausse du chômage. Ce fléchissement des prix n'est d'ailleurs au fond pas une très bonne nouvelle. En noircissant le tableau, on peut imaginer entrer en déflation si les prix continuent de diminuer aussi fortement. Les consommateurs repousseraient alors leurs actes d'achat au lendemain.» Un scénario qui rappelle le Japon des années 90 et les Etats-Unis des années 30.